Si je vous mentionne Behaviour Interactive, vous aurez tout de suite en tête l’excellent Dead By Daylight. Si je fais la même chose, mais cette fois avec Supermassive Games, alors là, ça sera une panoplie de titres de qualités qui sortira de votre bouche. Donc, on est en droit de penser qu’une collaboration entre les deux donnerait un jeu d’horreur génial digne des plus grands. Hé bien surprise, car ce n’est pas le cas malheureusement avec The Casting Of Frank Stone. Et pourtant, il avait tout pour une grande production, mais au final, ça s’est avéré décevant et voici pourquoi.

Fiche technique:
  • Titre: The Casting Of Frank Stone
  • Développeur: Supermassive Games
  • Éditeur: Behaviour Interactive
  • Genre: jeu de survie/horreur
  • Style: se joue en solo et coop locale
  • Date de sortie: 03 septembre 2024
  • Plateforme: PC / PS5 / Xbox Series
  • Disponibilité: version téléchargeable seulement
  • Langue des dialogues: anglais/français
  • Langue des menus/sous-titres: anglais/français
  • Site officiel: https://thecastingoffrankstone.com/

Avis du rédacteur:

The Casting of Frank Stone débute à Cedar Hills, Oregon en 1963, où l’officier de police locale Sam Green arrive à l’aciérie Cedar Steel Mill à la recherche d’un enfant disparu. Guidé par le veilleur de nuit Tom Holt, Sam se rend dans la chambre des fours de l’usine où il découvre l’ouvrier Frank Stone sur le point de jeter l’enfant kidnappé dans le four. C’est là que tout bascule et que Sam abat Frank. Par la suite, on se retrouve à l’été 1980 à nouveau dans la même région, alors que quatre jeunes cinéastes en herbe qui veulent tourner un film d’horreur dans une aciérie condamnée retournent sur les lieux de la mort de Frank.

Même si au départ, on croit à une banale histoire de tueur en série, c’est beaucoup plus que ça. Le jeu alterne entre le passé de 1963, en passant par 1980, jusqu’au présent en 2024. Tout au long de l’histoire, on nous transporte à travers différentes époques. Comme relaté plus haut, en 1963, on assiste à la mise à mort de Frank Stone. Un peu plus tard, on se retrouve en 1980, alors qu’un quatuor d’amis, jeunes cinéastes, décide d’aller tourner un film d’horreur à la même aciérie de 1963. Ce qu’ils ne savent pas au départ, c’est ce qui s’est passé dans ce lieu. Ils découvrent rapidement à leur dépend que cet endroit est lié à Frank Stone. La réalisatrice et la plus expérimentée du groupe, Linda se lance sur les traces du passé, déterminée à lever le voile sur les incidents tragiques qui s’y sont déroulés et qui semblent encore hanter ce lieu, même après 17 ans de fermeture. Ensuite, on se retrouve en 2024, alors qu’une jeune femme nommée Madison, reçoit une invitation à se rendre dans un étrange manoir. Rendu sur place, elle fait la connaissance de Linda, la même de 1980 et Stan, un être égocentrique et narcissique. Je ne veux pas trop en divulguer, mais même si tout ceci semble décousu, je vous assure que tous ces éléments du passé et du présent finissent par s’imbriquer de façon ingénieuse, comme les pièces d’un casse-tête.

Au niveau de la jouabilité, les mécaniques dans un premier temps s’inspirent de ce que l’on peut voir dans la série The Dark Pictures Anthology et dans un deuxième temps, intègrent des éléments puisés à même le jeu à succès Dead By Daylight. Cette dualité s’harmonise parfaitement avec le contexte et apporte une touche de nouveauté jamais vu. Comme il s’agit d’un jeu d’horreur sous forme narrative, les divers choix narratifs des divers embranchements scénaristiques sont nombreux et bien construits. Chaque choix ou décision influencera tôt au tard le déroulement de l’histoire, parfois à votre avantage ou le contraire. Par exemple, j’ai en tête la fois que j’ai découvert un pendentif et décidé de la garder pour moi au lieu de le donner, décision que j’ai regrettée vers la fin. À vous de découvrir pourquoi. De plus, ces décisions effectuées ferment ou ouvrent des chemins alternatifs, mais change aussi les relations des personnages entre eux. Elles renforcent ou défont des liens qui peuvent mener à différentes fins. Ce qui au final, offre une grande rejouabilité au titre.

Le jeu force beaucoup sur les phases d’exploration, non pas seulement pour trouver des objets utiles pour l’avancée, mais ça permet aussi de découvrir de nouveaux itinéraires, des objets à collectionner et des documents à inspecter. Lorsque vous terminerez le jeu une première fois, vous déverrouillerez « La Faculté Du Pillard » qui révèle l’emplacement d’items cachés (12) dans de petites boîtes, donne également la position des indices afin de résoudre des énigmes. Les phases de QTE (action contextuelle) sont présentes et font appel à nos réflexes pour réussir des actions spéciales à des moments opportuns et décisifs. J’ai sauvé plusieurs personnages en réalisant les bonnes actions. Si vous êtes familier avec les mécaniques dans le jeu Dead By Daylight, alors vous connaissez celle qui permet de réparer les générateurs. Elle est bien présente dans le jeu sous forme de tests d’habiletés hyper rapides et laissant très peu de temps de réaction. Effectivement, vous aurez des générateurs à réparer, mais cette fonction fera acte de présence dans d’autres situations. Malgré des moments calmes, ça vous gardera sur le qui-vive.

Le jeu renferme deux fonctions que j’ai adorées. La première est de pouvoir reprendre une séquence du départ pour tenter une autre décision. La seconde, c’est La Salle De Montage qui devient accessible lorsque vous aurez terminé l’histoire principale. Celle-ci permet de revenir à des moments clés sans avoir à tout rejouer. C’est idéal pour voir ou vivre tous les arcs narratifs, mais aussi utile pour les fans de Succès ou Trophées ou les complètistes qui veulent tour trouver. Dernière chose, le jeu peut se jouer en solo ou en coopération locale entre deux à cinq personnes en utilisant la même manette et en se la passant à tour de rôle. Une option déjà disponible dans d’autres jeux de Supermassive Games.

Visuellement c’est réussi de bout en bout. L’exploration des diverses zones le prouve. Je pense surtout ici à la petite ville de Cedar Hills et l’aciérie. Un peu moins dans le manoir qui est drabe et se ressemble beaucoup trop d’étage à étage. Les décors sont jolis, avec des effets de lumière, de brouillard et de flamme très réussis, qui contribuent grandement à l’ambiance immersive du titre. On passe par une aciérie abandonnée, à de sinistres forêts en passant par des rues désertes. La caméra suit les déplacements des personnages de manière fluide, pour une expérience visuelle agréable. Par contre, c’est contre balancé par des textures qui chargent à l’avancée, des personnages qui bloquent la route ou les fameux scripts qui se déclenchent lors de l’action voulue. Je m’explique avec cet exemple. Je devais trouver deux pièces pour faire fonctionner un générateur, mais si je ne me rends pas au fameux générateur pour m’indiquer qu’il me manque ces deux pièces, elles n’apparaissent pas, même si je suis passé aux bons endroits auparavant. Pour moi, c’est un choix illogique. Il y a d’autres jeux qui permettent de recueillir des objets et les garder dans l’inventaire avant de s’en servir à bon escient. Les déplacements des personnages sont un peu raides et malgré un bon travail de modélisation, leurs expressions faciales sont parfois inégales.

Au niveau sonore, c’est oppressant et stressant, surtout que je ne savais jamais ce qui m’attendait dans les prochaines minutes. Le tout est renforcé par une trame sonore conférant une ambiance immersive. La bande originale est franchement efficace et constitue l’un des points forts. Cependant, les coups d’effroi (jumpscares) sont trop peu présents. J’ai ne l’ai vécu que deux fois, mais même pas par la peur, dont une fois à cause d’une conduite d’eau. C’est censé être un jeu d’horreur, mais c’est loin d’être le cas. Le doublage en français est impeccable. On ressent la détresse et les nombreuses émotions. Par contre, certains dialogues s’étiraient inutilement en longueur et me faisait parfois décrocher de l’intrigue.

En conclusion, cette histoire s’étalant sur 14 chapitres est captivante du début à la fin, malgré certaines longueurs inutiles. Il vous en prendra entre 7 à 8 heures pour le terminer une première fois et le double si vous voulez tout débloquer. Ce qui représente un excellent facteur de rejouabilité. Par contre, il comporte aussi des lacunes comme le facteur horreur absent. Je le recommande avant tout pour les fans de jeu narratif.

Points positifs:
  • Histoire incroyable qui joue sur trois périodes.
  • Les diverses interactions.
  • Les éléments issus de l’univers de Dead By Daylight.
  • Un graphisme époustouflant.
  • L’option de la chaîne de montage.
  • L’ambiance oppressante.
Points négatifs:
  • Jeu d’horreur qui ne fait aucunement peur.
  • Quelques bogues de textures.
  • Des lignes de doublage non traduites.
  • Les énigmes beaucoup trop faciles.
Cote FG: 7/10
Il fut testé sur PS5 via l’obtention du jeu par Behaviour Interactive.
Voici un aperçu du jeu que j’ai réalisé: