Pour la première fois de ma vie de joueur, je tente l’expérience d’un jeu de randonnée. Au départ c’est un peu ça, mais quelques minutes après le prologue, je me suis rendu compte que l’aventure qui m’attendait était beaucoup plus riche et amusante, jusqu’à un certain point. Truffée de bogues de toutes sortes, je ne l’ai pas terminé et en voici le journal de bord de cette escapade qui m’a réservé bien des surprises, bonnes et surtout mauvaises.

Fiche technique:
  • Titre: Albatroz
  • Développeur: Among Giants
  • Éditeur: SOEDESCO
  • Genre: Jeu de rôle d’exploration
  • Style: se joue en solo seulement
  • Date de sortie: 01 novembre 2024
  • Plateforme: PC / PS5 / Xbox Series
  • Disponibilité: version téléchargeable seulement
  • Langue des dialogues: anglais
  • Langue des menus/sous-titres: anglais/français
  • Site officiel: https://www.soedesco.com/games/albatroz

Avis du rédacteur:

Isla quitte sa vie monotone et vide de sens pour s’embarquer dans une quête visant à retrouver la seule personne chère qu’il lui reste: son frère, disparu alors qu’il tentait d’atteindre la montagne mythique Albatroz au cœur de la Cordillère des Andes. Lui étant randonneur reconnu depuis un bail, il connait tous les trucs, sait s’orienter et surtout, comment survivre avec peu de ressources. Elle, beaucoup moins expérimentée, part avec un Jeep et quelques items. Cette excursion de longue haleine va mener notre chère amie dans un paysage totalement nouveau pour elle dans lequel, elle y découvrira des villages, interagira avec ses habitants et se fera même de nouveaux amis/nouvelles amies, voulant lui venir en aide.

Au départ, on nous lance dans l’action, sans trop d’explications, mais cette première scène en véhicule ne sert que de prologue. À l’aide d’une carte qui se lit à l’envers et qui pointe vers le Sud on débute notre périple qui nous mènera dans une panoplie de paysages différents et qui durera une dizaine d’heures dont trois heures de trop tant qu’à moi. Il y a des longueurs beaucoup trop en nombre et ça ne sert à rien du tout. Entre la mission principale, qui est de trouver des traces laissées par le frangin et les quelques quêtes annexes, comme trouver des pierres du voyageur ou explorer dans le but de trouver des ressources, c’était disons ennuyant la plupart du temps. Souvent l’histoire contient des incongruités qui font que le récit à l’occasion ne fait aucun sens, ça se ressent surtout dans les dialogues. Plus j’y jouais et plus le scénario prenait le bord au profit de la survie qui même au niveau le plus facile, ne me faisait que m’occuper de cet aspect et c’est fort dommage. Certes, je me trouvais souvent perdu dans cette histoire bizarroïde qui berçait même dans le paranormal et des histoires de Schaman.

Avec ses airs de simulateur de randonnée, Albatroz nous embarque dans une longue marche, mais pas que. En effet, on passe aussi beaucoup de temps à gravir des falaises ou montagnes dans le but de progresser, mais jamais de l’escalade proprement dite, même si on se retrouve souvent en terrain accidenté. De plus, la randonnée est parfois remplacée par les balades en voiture. J’écris balades, mais en vérité, c’est tout sauf calme. Au départ, ça se fait sans anicroche, mais au fil de la progression, on acquiert des pneus tout-terrain, des pneus neige, etc. Pas le choix, parce que l’on passe par plusieurs zones, dont une montagne enneigée, une terre désertique et bien plus. D’ailleurs, au même titre que nous et le groupe, on peut améliorer le véhicule, mais j’y reviens un peu plus tard dans mon texte.

Albatroz met surtout l’accent sur la découverte de l’environnement, il faut explorer un peu partout, pas trop le choix, pour ne pas manquer de ressources et ce malgré une progression linéaire qui nous entraine de village en village dans le but de découvrir des lieux sacrés ou des pierres du voyageur, des éléments facultatifs qui donnent un peu d’attrait à la quête d’Isla. Les villages sont généralement des lieux qui donnent des indications sur le chemin à suivre soit en obtenant une carte de l’endroit, des indices obtenus en jasant avec les habitants ou utilisant un télescope qui montre les zones découvertes et à venir. Par contre, parfois, c’est tellement mal expliqué, qu’il est très facile se perdre. Surtout, que j’ai vécu des problèmes, parce que mes quêtes réussies ou celles en devenir, ne s’affichaient pas. Voilà un des 56 000 bogues présents dans le jeu. Je pourrais passer par des dessus des irritants qui n’affectent que le graphisme, mais ce n’est pas le cas, ça brimé carrément mon expérience au point où, même s’il me restait qu’une heure, peut-être deux, j’ai cessé d’y jouer et je n’y reviendrai plus. Le jeu sur Xbox est brisé.

Ce qui m’amène à la fonction la plus importante du jeu: la survie. Il faut toujours avoir à l’œil les diverses jauges de la faim, la soif, la santé globale, la force des bras et des jambes, la chaleur et le froid. Chaque aspect peut s’améliorer via des points d’expérience obtenus en découvrant de nouvelles zones, en parcourant plusieurs kilomètres, en réussissant les missions demandées et la découverte des pierres du voyageur. Vient s’y greffer un système de compétences permettant de construire un camp de fortune, aller plus vite sur une courte période, grimper en utilisant moins de force, etc. D’ailleurs, il faut dormir pour se reposer et on a l’option du temps que l’on a besoin. Cependant, même si la santé du corps sera à son maximum lors du réveil, il ne faut pas oublier que la jauge de faim et de soif aura baissé. Il faudra refaire le plein au réveil. Dans ces camps, vous pourrez sauvegarder votre partie, car ces divers points sont très éloignés l’un de l’autre. Pas assez présent à mon goût. Toujours dans l’idée d’apporter un peu de diversité, deux personnages viennent s’ajouter à l’aventure au cours de route: Sense (jeune femme) et Serpi (un jeune homme). On peut alors changer entre chacun d’entre eux, et ainsi profiter de leur particularité distincte. Isla est capable de sprinter, tandis que Sence se fatigue moins en grimpant sur des rochers, et Serpi résiste mieux aux chutes. Selon les situations, on alterne entre ces trois randonneurs assez simplement, grâce à la croix directionnelle. Quand l’état de santé d’un personnage est trop bas, il est mis en arrière-plan sans pouvoir s’en servir à nouveau jusqu’à nouvel ordre et ceux qui sont encore sur pieds prennent le relais, et cela jusqu’à un point de sauvegarde qui permettra de remettre le groupe entier en état de fonctionner.

Pour ce qui est du véhicule, c’est la même chose. On doit vérifier constamment la jauge d’essence, de l’état du véhicule. Surtout face aux conditions météo très changeantes. Sans essence, on se retrouve à pied jusqu’à la prochaine station-service et ça peut être très long… Dès qu’un petit obstacle comme une branche ou un petit arbuste bloque la route et que lorsqu’on le frappe, c’est un bris assuré alors que dans la vraie vie, on le passerait sans problème. C’est grandement voire trop exagéré.

Me voici arrivé à la disgrâce de ce jeu, le graphisme. Malgré sa grande beauté, c’est tellement bogué que s’en est ridicule et honteux. Oui les effets météo sont superbes et très surprenants, mais c’est beaucoup trop aléatoire. On doit alors changer de vêtements en conséquence de la température. Par contre, même si le système est intéressant sur papier, il n’est toutefois pas bien exécuté, avec des informations trop nombreuses et pas toujours cohérentes qui viennent modifier cette température. Le biome, l’altitude, l’humidité, etc, c’est trop changeant et rapidement. Parfois on perd 10 degrés d’un coup, après avoir marché dans une flaque d’eau ou parce qu’on a monté trois marches d’escalier. C’est excessif et cela oblige parfois à changer constamment de tenue, au revoir le réalisme. Autre déception, les bogues de toute sorte. Je me suis retrouvé sous les textures, en lévitation, des infos qui ne s’affichaient pas, resté pris dans les décors… c’est une disgrâce. Le jeu souffre également de tellement de ralentissements… ça me mettait en tab*** Un manque d’optimisation présent que l’on retrouve dans des temps de chargement affreusement longs aussi. Qu’est-ce qui obligeait Among Giants à sortir un jeu pas fini et brisé? Il aurait pris au moins 6 mois de plus de développement minimum. Je ne sais pas si c’est le cas sur PC ou PS5, mais ça reste quand même inconcevable. J’ai mentionné ce fait aux développeurs et aucun retour de leur part.

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La bande originale est magnifique, mais tellement répétitive, j’ai même baissé le son global, ça tourne en boucle sans arrêt. La trame sonore est correcte, mais sans plus. Les sons sont souvent à la ramasse avec des voix étouffées comme si elles avaient été enregistrées à l’intérieur du Bonhomme Carnaval. Autre décision prise peut-être par manque de budget, le fait que certains dialogues sont parlés et d’autres qu’écrits ou certaines onomatopées. Ça rend l’immersion instable.

Vous l’aurez compris, je ne peux recommander ce jeu brisé et pas terminé. Surtout au prix demandé de près de 60$… voyons donc calvasse! C’est dommage, il renferme de bonnes idées, mais mal construites. J’aurais aimé le terminer après avoir mis huit heures dedans, mais c’est impossible. Le jeu me frustre trop. Attendez de voir des mises à jour pour l’améliorer, mais ne retenez pas votre souffle…

Points positifs:
  • Une histoire qui semble captivante…
  • Beaucoup d’options de survie…
  • Un visuel magnifique.
  • Des effets météo surprenants…
Points négatifs:
  • … mais qui s’égare dans beaucoup trop d’aspects.
  • … vraiment trop exagérés.
  • Des bogues à profusion.
  • … mais trop aléatoires.
  • Des ralentissements dû à une mauvaise optimisation.
  • Des temps de chargement interminables.
  • L’expérience est enrageante.
  • Le prix demandé!
Cote FG: 4/10
Il fut testé sur XSX via l’obtention du jeu par Among Giants via Soedesco.
Voici un aperçu du jeu que j’ai réalisé: