Quatrième opus des jeux de rôle de la saga Dragon Age, The Veilguard (DAV) fait directement suite à Dragon Age: Inquisition (DAI). Solas, notre compagnon dans le précédent jeu, veut percer le Voile (le Veil en anglais) séparant notre univers de celui des esprits et des démons. En cherchant à le stopper, une menace encore plus grande est déchaînée. Pour prévenir la fin du monde, vous devez assembler une équipe, soit une veilguard.
Fiche technique
- Studio : BioWare
- Éditeur : Electronic Arts
- Genre : RPG / Action / Aventure
- ESRB : M
- Parution : 31 octobre 2024
- Disponibilité : PS5, Xbox, PC
- Langues de l’audio : Français, anglais, allemand
- Langues des interfaces et sous-titres : Français, anglais, allemand, italien, espagnol, japonais, coréen, polonais, portugais, chinois, russe
Univers narratif et visuel
Après trois jeux situés dans le Sud de Thedas, la série nous fait enfin découvrir le Nord… dans une certaine mesure. Par exemple, de la capitale de Minrathous de l’empire de Tevinter, vous ne verrez que le quartier de Dock Town. On s’éloigne des grandes aires ouvertes de DAI. Les développeurs préfèrent ici des zones très restreintes, mais denses, et plus ou moins riches en contenu selon l’importance narrative de l’endroit. En conséquence, il y a peu d’exploration à faire en dehors des quêtes.
Suivant ce changement de philosophie, on se débarrasse des missions de collecte et autres à-côtés associés aux jeux ouverts pour se concentrer sur un petit nombre de quêtes secondaires plus développées. Elles sont surtout liées aux antagonistes, à nos compagnons et à nos alliés. Elles supportent ainsi directement l’histoire générale et viennent la renforcer.
Ça tombe bien, parce que la prémisse est très entendue : les méchants sont super méchants et les gentils doivent les arrêter pour sauver le monde. En dehors de Solas – antagoniste et antihéros aux motivations complexes et compréhensibles –, le récit principal manque de nuances.
Le tout n’est pas aidé par une écriture maladroite par moment, notamment en ce qui concerne le traitement des personnages trans. Les développeurs semblent également ne pas faire confiance au joueur. On nous tient par la main en statuant et en réitérant sans arrêt ce qui est en train de se passer ou ce que l’on doit ressentir.
Enfin, pour ce qui est du graphisme, le jeu est plaisant au regard. Toutefois, la qualité des textures est un peu décevante pour un produit AAA. En dehors des personnages importants, les modèles des NPCs sont excessivement lisses et peu détaillés, notamment les animaux. Vous pouvez améliorer le tout légèrement en basculant au mode graphique Fidélité, mais la performance – le nombre d’images par seconde (FPS) – sera significativement affectée. Je ne le recommande pas.
Jouabilité
Veilguard est un RPG distillé à l’essentiel mécaniquement afin de rejoindre un public plus large. Mise à niveau, gestion de l’équipement et de l’inventaire, contrôle des compagnons… Tous les systèmes ont été simplifiés par rapport à DAI, ce qui les rend plus accessibles. En contrepartie, 1) la personnalisation s’en trouve limitée et 2) les puzzles deviennent superflus. Pour un jeu rôle, DAV offre peu de choix en termes de sorts, d’armes et d’armures. Quant aux casse-têtes, mis à part quelques exceptions, ils sont peu inspirés.
Le système de combat, lui aussi, a été simplifié. Le mode de combat stratégique des précédentes entrées de la franchise – qui permettait de mettre un affrontement sur pause, de visualiser le terrain de haut et de donner des commandes spécifiques aux compagnons – a été complètement abandonné. Il a été remplacé par un système de combat plus caractéristique des jeux d’action de fantasy, avec esquive, parade limitée et une sélection relativement réduite d’attaques à distance et en mêlée.
Le système parvient à se distinguer grâce à des combos satisfaisants et faciles à mettre en œuvre. En collaboration avec vos compagnons, vous pouvez appliquer des effets (apply) que vous pouvez faire détoner avec d’autres sorts (detonate). Le tout crée des affrontements dynamiques malgré les ennemis souvent interchangeables.
En termes de jeu de rôle, quelques décisions prises par le joueur ont un impact majeur sur l’histoire, mais on est loin de la multiplicité de scénarios d’un Baldur’s Gate III.
AVERTISSEMENT : Un bogue majeur m’a empêché de terminer une quête secondaire particulièrement importante, ce qui a rendu l’une des conclusions inaccessibles. Selon mes recherches, cela ne semble pas être un bogue très répandu.
Verdict
Dragon Age: The Veilguard n’est peut-être pas le chef-d’œuvre à tous les points de vue que certains attendaient, mais il s’agit d’un excellent divertissement de type blockbuster. Il n’offre pas la liberté de choix d’un RPG comme Baldur’s Gate III, mais ses systèmes simplifiés le rend plus abordable.
Points forts :
- Interactions avec et entre les personnages
- Système de combat d’action avec combos
- Simplification des systèmes RPG
- Antagoniste intéressant
Points faibles :
- Zones très restreintes
- Puzzles peu inspirés
- Écriture maladroite par moment
- Personnalisation limitée
- Textures graphiques moyennes