En ce début d’année, les jeux indépendants essaient de trouver preneur profitant d’une pause de sortie des jeux triple A. Certains développeurs essaient de bénéficier du moment et pour ma part j’en profite pour découvrir des œuvres dont normalement j’aurais passé à côté. Certaines en valent le coup et d’autres non. Voici mon verdict d’un petit bijou aux allures lentes mais qui prend de l’ampleur en y jouant.

Fiche technique:
Avis du rédacteur:

Dans la peau de Joni Evers, une femme qui s’est éloignée de sa famille, les joueurs sont entraînés dans un piège temporel surréaliste qui les oblige à affronter un passé douloureux et les ombres qui planent sur la maison de leurs ancêtres. La maison Cunningham est vaste et délabrée, imprégnée de l’héritage de plusieurs générations de la famille Cunningham. Pour briser la malédiction, les joueurs doivent reconstituer les souvenirs brisés de Joni, résoudre des énigmes environnementales bien pensées et naviguer dans un récit riche en émotions et en tension surnaturelle. The Haunting of Joni Evers est un jeu profondément narratif, imprégné de thèmes d’horreur sinistres. L’essentiel du gameplay consiste à explorer des environnements à l’atmosphère envoûtante, à découvrir des objets et à interagir avec eux, tandis qu’une histoire captivante se déroule au fil des événements narrés. Bien que cela puisse sembler simple, l’exécution en fait quelque chose de bien plus immersif. L’atmosphère est magistralement créée, avec une musique glaçante qui perturbe votre esprit, créant une tension presque insoutenable. La combinaison de la bande-son obsédante et des environnements méticuleusement conçus vous tient en haleine, vous faisant anticiper les jump scares à chaque tournant. Cependant, c’est là que le jeu se démarque vraiment : il résiste à la tentation de s’appuyer sur des frayeurs bon marché et bruyantes. Au lieu de cela, il donne la priorité à une narration immersive et à la création d’une ambiance, offrant ainsi une expérience d’horreur fraîche et inattendue.

L’histoire elle-même est exceptionnelle et dépasse largement les attentes initiales. Ce qui commence comme une histoire de maison hantée apparemment typique révèle rapidement des couches de profondeur. La narration captivante vous entraîne dans un récit riche en émotions, explorant les thèmes profonds du traumatisme à travers le prisme de l’horreur. Plutôt que de simplement effrayer les joueurs, le jeu utilise son ambiance troublante pour améliorer sa narration, rendant l’horreur significative et réfléchie. The Haunting of Joni Evers m’a surpris par l’importance qu’il accorde à l’atmosphère et à la résonance émotionnelle, prouvant que l’horreur peut être bien plus qu’une simple frayeur – elle peut raconter des histoires qui vous accompagnent longtemps après le générique. Comme je l’ai mentionné précédemment, la véritable force de ce jeu réside dans son histoire. Cependant, cette force peut aussi être ressentie comme une limitation à certains moments, car on a parfois l’impression que la narration a été le centre d’intérêt principal, peut-être au détriment d’autres éléments.

Le gameplay est assez simple : vous vous promenez, vous interagissez avec des objets et vous découvrez des éléments de la vie de Joni. Bien que cette approche permette d’établir le monde et de donner le ton, elle peut s’avérer un peu monotone au début. Heureusement, le jeu prend une tournure intrigante plus tard, ajoutant des couches d’engagement qui rendent l’expérience plus gratifiante. L’une des frustrations potentielles réside dans le fait que le jeu exige parfois que vous interagissiez avec presque tous les objets pour progresser, mais qu’il ne le communique pas toujours clairement. Cela peut conduire à des moments de confusion où vous restez planté là, sans savoir quoi faire ensuite. Bien que ce choix de conception contribue à l’aspect exploratoire du jeu, des indications plus claires auraient pu aider à maintenir le rythme et la fluidité.

The Haunting of Joni Evers est un jeu narratif magnifiquement conçu qui brille par sa narration et son atmosphère. La narration poignante et la musique glaçante s’associent pour créer une expérience obsédante qui aborde des thèmes profonds tels que le traumatisme, offrant plus que des frayeurs habituelles. Si l’histoire est sa plus grande force, la jouabilité est souvent reléguée au second plan. Les premiers segments semblent simplistes, se concentrant principalement sur l’exploration et l’interaction avec les objets, ce qui peut ralentir le rythme. De plus, le manque de clarté des indications peut parfois entraîner des moments de confusion frustrants. Cependant, au fur et à mesure que l’histoire se déroule, l’expérience devient beaucoup plus engageante et gratifiante. Pour ceux qui aiment les histoires courtes d’horreur, The Haunting of Joni Evers est un voyage qui vaut la peine d’être fait.

Points positifs :
  • Scénario à couper le souffle.
  • Histoire touchante.
  • Performance vocale impeccable.
  • Musique enlevante.
Points négatifs :
  • Durée de vie courte.
  • Manque d’éléments de guidage.
Merci à Causeway Studios de nous avoir fourni une copie du jeu sur PC via indie.io pour permettre à Facteur Geek de le tester!
Cote FG: 8/10