J’adore mentionner ce fait, mais c’est tellement la vérité: les jeux les plus originaux et intéressants viennent du marché indépendant et c’est totalement le cas avec Urban Myth Dissolution Center. Lorsque je l’ai reçu pour le tester, je n’avais pas d’attente et ne connaissait rien de ce jeu. Douze heures plus tard, j’en aurais pris davantage, c’est dire à quel point j’ai apprécié mon expérience. Voici le compte rendu de mes enquêtes présentées d’une manière différente.

Fiche technique:
  • Titre: Urban Myth Dissolution Center
  • Développeur: Hakababunko
  • Éditeur: Shueisha Games
  • Genre: jeu d’enquêtes
  • Style: se joue en solo seulement
  • Date de sortie: 12 février 2025
  • Plateforme: PC / Nintendo Switch / PS5
  • Disponibilité: version téléchargeable uniquement
  • Langue des dialogues: aucune
  • Langue des menus/sous-titres: anglais/français
  • Site officiel: https://shueisha-games.com/en/games/umdc/
Avis du rédacteur:

Urban Myth Dissolution Center nous plonge dans l’histoire d’Azami, une jeune étudiante troublée par ce qui semble être des hallucinations ou un pouvoir quelconque. Elle peut voir des silhouettes fantomatiques prendre forme un peu partout, alors que personne d’autre ne semble les remarquer. Avec un tel problème, on comprend vite son état de détresse et de rejet. C’est alors qu’elle tombe sur une affiche mentionnant la présence d’un mystérieux bureau qui se dit être à la recherche de personnes vivant la même problématique. Elle ne prend pas le temps d’y réfléchir et s’y rend dans le but enfin d’obtenir des réponses. Elle y fait la rencontre du directeur du Centre de Dissolution des Légendes Urbaines, un être bizarre, lunatique qui semble être perdu dans son monde. Elle y passe une entrevue qui tourne rapidement au cauchemar alors qu’elle s’assoit sur chaise qui renferme une malédiction mortelle. Désormais prise dans ce marasme funeste, elle doit trouver un moyen de s’en sortir et de briser le sort qui en découle.

Cette situation sert d’introduction à la première enquête qui sert également de didacticiel. Ce qui permet de bien comprendre les mécaniques de jeu et de les mettre en pratique. Oui, il s’agit d’une nouvelle visuelle, donc un jeu qui comprend énormément de texte, mais très peu d’action, mais cette fois, on y greffe un style de jeu original que je n’avais vu auparavant. Je comprends cependant qu’il s’agit d’un type vidéoludique très niche que pour ma part, j’aime bien. De retour au scénario, Azami apprend alors que ces visions sont des résidus du passé, rattachés à des personnes ou objets. Équipée de lunettes spéciales qui lui permettent de percevoir ces traces, elle devra émettre des hypothèses, poser des questions, interroger des personnes et fouiller les alentours, dans le but de mener à bien son enquête et découvrir de quelle légende urbaine il s’agit. Ayez en tête que tout le long du jeu, elle doit trouver une solution de briser la malédiction qui l’afflige.

Plus haut je mentionnais qu’il s’agit d’une nouvelle visuelle, mais pas que. En fait, c’est aussi un type pointer/cliquer, mais très simple. Tous les éléments ou personnages avec lesquels ont peu interagir, sont mis en surbrillance. Comme il s’agit d’enquête sur le terrain, il faudra passer par toutes les options de dialogue et d’interactions pour pouvoir progresser. Son item de prédilection, ses lunettes spéciales en occurrence peuvent être activés via un bouton de la manette pendant les phases d’enquête. Elles révèlent alors de nouveaux éléments à prendre en compte. Les résidus du passé prennent forme via une silhouette de couleur de rouge, qui correspond à la position qu’occupait la personne dans le passé. J’ai adoré cette fonction de lunettes paranormales, ce qui vient grandement enrichir les phases d’investigation et amène une forme d’originalité.

Les enquêtes sont plutôt basées sur un modèle linéaire. Au départ, on scrute les médias sociaux à la recherche d’une nouvelle mettant en avant une scène bizarroïde qui se semble se baser sur une légende urbaine. On doit ensuite se rendre sur les lieux et c’est là que l’enquête débute. On doit alors épuiser tous les dialogues, on examine chaque recoin, recueille le plus d’infos possibles et on stock tout ça dans son carnet de notes. Il faut savoir qu’au préalable qu’une liste d’éléments d’enquête à éclaircir est présente comme objectif et nous oriente dans notre investigation. Viennent ensuite les séquences de déduction dans lesquelles Azami devra utiliser sa mémoire, ses notes pour répondre à une question qui la bloque dans sa progression. Pour ce faire, il faudra compléter un court texte au moyen de mots ou bouts de phrase à placer dans le bon ordre. Quand je vous parlais d’originalité, en voici un excellent exemple. Ainsi de suite jusqu’à la toute dernière enquête.

Le jeu a comme prémisse les légendes urbaines et la plupart contiennent un élément de vérité, mais le reste demeure de l’invention pure. Est-ce le cas avec la fameuse chaise maudite? Il en reviendra à vous le découvrir, moi, c’est fait. Bon, pour revenir au jeu en tant que tel, il se divise en chapitres, chacun d’eux est centré sur une légende urbaine spécifique qu’il faut bien identifier pour mener à bien son enquête et passer à l’autre. Azami ne sera jamais seule, elle est accompagnée Jasmine sa collègue, qui ne possède pas son pouvoir, mais en revanche, compte plus d’expérience. Il est bien parfois de lui demander conseil.

Malgré un visuel très simple de style pixel-art avec des teintes de bleues et rouges, les développeurs misent beaucoup sur l’ambiance et c’est totalement réussi. On offre de l’horreur, mais en finesse. On y compte que quelques coups d’effroi, mais c’est plus l’inconnu qui fait de ce jeu un chef-d’œuvre graphique. On en sait jamais ce qui nous attend dans le tournant. Une grande réussite qui viendra chatouiller votre fibre nostalgique.

Pour ce qui est de l’audio, alors là, c’est absent. Aucune voix, des bruits ambiants corrects, mais sans plus. Donc, beaucoup de texte à lire, mais vous savez quoi? C’est pas grave, mais pas grave du tout. C’est l’ambiance qui fait son charme. Pour ce qui est de dialogues écrits, c’est en français de France et ça se lit. On assiste aussi à de l’humour et des textes actuels.

Pour conclure, voici un jeu très niche, mais au combien original. J’ai adoré du début à la fin. Et comme d’habitude, c’est un jeu indépendant. On risque et ça rapporte. J’espère une suite.

Points positifs:
  • La prémisse des légendes urbaines.
  • Les enquêtes diversifiées.
  • Une bonne durée de vie pour le prix (25$).
  • Le visuel en pixel-art.
  • Les lunettes spéciales.
  • Le format des enquêtes.
Points négatifs:
  • Absence de dialogues parlés.
  • Les enquêtes sont longues à conclure.
Cote FG: 8.5/10
Merci à Hakababunko / Shueisha Games de nous avoir fourni une copie du jeu sur PS5 via Plan Of Attack pour permettre à Facteur Geek de le tester!
Voici un aperçu du jeu que j’ai réalisé: