« Dans un trou vivait un Hobbit. » Ainsi commence l’une des œuvres littéraires les plus appréciées de tous les temps. En 1937, John Ronald Reuel Tolkien nous livre The Hobbit, l’histoire d’un petit être recruté par un magicien et une compagnie de 13 nains qui souhaitent récupérer le trésor du Mont Solitaire. En 2012, Peter Jackson nous livre une adaptation du premier de trois segments. Un Voyage Inattendu retrace donc les premiers chapitres d’un court récit.
Bilbon Sacquet (Bilbon Baggins) reçoit la visite du magicien Gandalf le Gris. Malgré le refus de Bilbon de l’invitation du magicien à prendre part à une aventure, le Hobbit ouvre la porte à des Nains. Dwalïn, Balïn, Gloïn, Fili, Kili, Nori, Ori, Dori, Oïn, Bifur, Bofur et Bombur sont accompagnés de Gandalf et profitent de l’hospitalité « inexistante » de Bilbon. Puis vint le chef de la compagnie, Thorïn ÉcudeChêne (Oakenshield). C’est autour de la table à manger que sera scellé le destin de cette nouvelle trilogie : Bilbon joindra la compagnie des Nains et Gandalf dans une quête qui le mène dans les multiples recoins de l’Eriador (au nord de la Terre du Milieu) afin d’aider les Nains à reprendre Erebor de l’emprise du dragon Smaug (bien expliqué dans une introduction extrêmement réussi).
Le film inclut les 145 premières pages du film et quelques extraits inespérés qui renforcent l’émotion et l’humour tout en nous présentant la seule race inexplorée dans l’adaptation par Peter Jackson. Au lieu de suivre entièrement Bilbon à travers les 2 heures et 49 minutes du long métrage, une importance capitale est donnée aux Nains et, pour le fan de Tolkien, le travail est bien rendu grâce à une introduction similaire au premier film (La Communauté de l’Anneau). On voit très souvent Balïn qui révélera comme étant le Seigneur de la Moria jusqu’à sa mort (sa tombe observée dans « La Communauté ») et un ami de Bilbon. Mais soulignons l’importance capitale de Thorïn et le jeu incroyable de Richard Armitage qui a de quoi nous rappeler l’excellent Viggo Mortensen (Aragorn) alors que le prétendant au trône d’Erebor doit faire face à son passé tout au long du film avec la présence des Orques.
Si le retour des acteurs originaux est très apprécié (dont l’apparition d’Ian Holm avec un magnifique passage de 111 ans à 51 ans), le jeu de Martin Freeman est réussi. Le stress, l’entêtement, le gestuel… Freeman est à l’aise dans le malaise de son personnage et ça se voit à merveille lors de la scène des Énigmes dans la caverne de Gollum (joué par l’acteur et co-réalisateur Andy Serkis) où Jackson a, faut le dire, tout misé. Si cette scène précise est exécutée à la perfection, le reste du film n’en est pas moins excellent. Sir Ian McKellen est toujours LE Gandalf avec ce langage d’énigmes et la sagesse, les Nains jouent les bouffons mais regagnent souvent du sérieux (merci Richard Armitage) et la redécouverte de nos lieux préférés (La Comté et Fondcombe) nous replonge pour de bon dans l’univers de Tolkien adapté par Jackson. L’avancement technologique est malheureusement la plus grande faille puisque, lors de l’introduction, on peut malheureusement distinguer les écrans verts et, pour ceux qui ont visionné le film avec la meilleure qualité d’image, auront probablement vu trop de détails. Si le jeu de profondeur lors des discussions entre Bilbon, Gandalf, Thorïn et les autres personnages sans oublier les doublures afin de respecter la taille des personnages n’est pas toujours réussi, on oublie rapidement ce défaut à mesure que le film progresse. Il est aussi dommage que les Orques ont été remplacés par des rendus digitaux au lieu du travail du maquillage (encore une fois réussi)… qui sont franchement époustouflants malgré tout et je ne vous épargne pas des Géants des Montagnes dans une scène à couper le souffle.
Comment rendre 145 pages en 2 heures et 49 minutes? Pour plusieurs, ça semble extrêmement long mais l’univers de Tolkien est tellement immense que rien ne peut être laissé de côté. De la Forêt Noire jusqu’aux Monts Brumeux en passant par des secteurs familiers, beaucoup de détails ont été ajoutés afin de donner une nouvelle dimension à l’œuvre littéraire. Il fallait donc s’attendre à ce que Jackson emploie la même méthode utilisée pour la trilogie du Seigneur des Anneaux afin d’amener une meilleure compréhension des personnages et mieux les introduire à la suite. C’est peut-être le détail qui m’a laissé de glace : Jackson a accordé une trop grande importance au Seigneur des Anneaux pour ce premier volet. Cependant, il ne s’agit que du premier volet de cette adaptation et maintenant que tous les liens nécessaires ont été faits afin de lier cette œuvre à celle du Seigneur des Anneaux, le deuxième volet nous mènera vers la Montagne Solitaire où nous verrons, enfin, le dragon Smaug qui, à l’écran, n’a fait que quelques apparitions sinistres. Seuls ceux qui s’attardent trop aux petits détails seront déçus. Retenez ceci : c’est une adaptation! Le Hobbit : Un Voyage Inattendu, n’a pas un aussi grand impact que « La Communauté de l’Anneau » mais reste un film magnifique qui pourrait réserver quelques bonnes surprises mais les nouveaux venus auront beaucoup de mal à retenir les noms et les termes utilisés pour les personnages, lieux et armes. Le fan de Tolkien en moi est comblé et vivement la version longue! À la fin de la projection, j’ai dit bien haut « À l’an prochain! »
Fiche technique
- Titre original : The Hobbit: An Unexpected Journey
- Titre français : Le Hobbit : Un voyage inattendu
- Réalisation : Peter Jackson
- Réalisateur de la 2e équipe : Andy Serkis
- Scénario : Peter Jackson, Guillermo del Toro, Fran Walsh et Philippa Boyens, d’après J. R. R. Tolkien
- Direction artistique : Dan Hennah
- Décors : Simon Bright
- Costumes : Ann Maskrey et Richard Taylor
- Photographie : Andrew Lesnie
- Montage : Jabez Olssen
- Musique : Howard Shore
- Production : Carolynne Cunningham, Peter Jackson et Fran Walsh
- Sociétés de production : Metro-Goldwyn-Mayer, New Line Cinema et WingNut Films
- Sociétés de distribution :
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: Warner Bros.
- Budget : 270 000 000 US$
- Pays d’origine :
États-Unis /
Nouvelle-Zélande
- Langue originale : anglais
- Format : Couleurs – 35 mm – 70 mm (version IMAX) – 2.35:1 – Son Dolby numérique
- Genre cinématographique : fantasy
- Durée : 169 minutes
- Dates de sorties :
Nouvelle-Zélande : 28 novembre 2012
France /
Belgique /
Suisse : 12 décembre 2012
États-Unis /
Nouvelle-Zélande /
Canada : 14 décembre 2012
- Sorties Blu-Ray/DVD : 19 mars 2013
Distribution
- Ian McKellen (VF : Jean Piat) : Gandalf
- Martin Freeman (VF : Julien Sibre) : Bilbon Sacquet
- Richard Armitage (VF : Xavier Fagnon): Thorin
- Ken Stott (VF : Jean-Claude Donda) : Balin
- Graham McTavish (VF : Philippe Catoire) : Dwalin
- Aidan Turner (VF : Damien Boisseau) : Kíli
- Dean O’Gorman (VF : Alexandre Cross) : Fíli
- James Nesbitt (VF : Marc Saez) : Bofur
- William Kircher (VF : Olivier Bouana et Jérémy Prevost) : Bifur / Tom le troll
- Stephen Hunter (VF : Thierry Murzeau) : Bombur
- John Callen (VF : Patrick Béthune) : Óin
- Peter Hambleton (VF : Jean-Claude Sachot et Guillaume Lebon) : Glóin / William le troll
- Mark Hadlow (VF : Jean-Loup Horwitz et Pascal Casanova) : Dori / Bert le troll
- Jed Brophy (VF : Vincent Violette) : Nori
- Adam Brown (VF : Adrien Larmande) : Ori
- Sylvester McCoy (VF : Gabriel Le Doze) : Radagast
- Cate Blanchett (VF : Deborah Perret) : Galadriel
- Hugo Weaving (VF : Féodor Atkine) : Elrond
- Andy Serkis (VF : Sylvain Caruso) : Gollum
- Christopher Lee (VF : Bernard Dhéran) : Saroumane
- Ian Holm (VF : Marc Cassot) : Bilbon Sacquet âgé
- Manu Bennett : Azog
- Barry Humphries (VF : Paul Borne) : Le Roi Gobelin
- Elijah Wood (VF : Alexandre Gillet) : Frodon Sacquet