C’est connu les jeux de type furtif ou si vous préférez « stealth » ont la cote auprès des joueurs, et ce, depuis plusieurs années. Le tout a débuté avec Metal Gear Solid, Splinter Cell et plus récemment, Dishonored. Par contre, il y en a un qui se démarque de tous depuis sa naissance et c’est Thief. Le dernier volet en lice paru en 2004 avait laissé une très bonne impression. Voilà qu’enfin après plus d’une décennie d’attente, Garret, le voleur le plus populaire suivi de très près par Sly Cooper est de retour. Et il s’agit de tout un retour puisqu’il lorgne désormais vers la nouvelle génération avec l’arrivée sur PS4 et Xbox One. Enfin direz-vous, vous qui avez peu à vous mettre sous la manette depuis la sortie de ces consoles.

C’est maintenant Eidos Montréal qui est en charge de la franchise les mêmes qui nous avaient donnée le maintenant devenu culte Deux Ex : Revolution. Malgré le succès du studio, il est toujours ardu de ramener une franchise qui depuis longtemps avait sombré dans l’antre des souvenirs. Il est encore plus complexe de le faire à même un renouveau, une refonte totale de la licence et non une simple suite. Alors, sera-t-il un gage du succès ou il sera-t-il relégué aux oubliettes plus rapidement que Garett vous ferait les poches?

Dans Thief, vous reprendrez le rôle de Garret, voleur émérite à domicile pour vous servir, qui vous fera voyager à l’époque victorienne, mais dans un futur intemporel. Quelques éléments ayant été ajoutés comme… l’électricité. Ouais, c’est vieux Hydro-Québec. Le scénario se déroule après un an passé dans les vapes suivant un vol ayant mal tourné. Vous serez à la recherche du pourquoi la ville que vous connaissiez auparavant est plongée dans le chaos et le désespoir. Cette ville, maintenant dirigée par un despote répondant au nom « Le Baron » qui se fout totalement de la population en favorisant les riches au détriment des moins fortunés. Au menu, famine, violence, peste. Bref, un beau pactole.

(Test FG - Jeux vidéo) Thief #2

Malgré un scénario comportant certaines similarités à un certain Dishonored, j’avoue que ça s’arrête là. L’histoire de Thief est plus profonde, plus riche et on a vraiment envie de tout faire, tout entendre pour en savoir toujours plus. Pour faire simple, si vous embarquez dans l’histoire de Garret vous serez aux anges, sinon vous trouverez le temps long. Mais cette optique est très peu probable.

Compter environ 15 à 20 heures de jeu pour en voir le dénouement final. Tout dépend de votre degré d’expérience avec ce type de jeu ainsi que la difficulté choisie initialement. Parce qu’il est bon de savoir que même si le jeu est paramétrable pour le rendre plus facile ou carrément impossible à réussir, le niveau de difficulté ne pourra être changé au cours de la partie. Parlant options, elles sont nombreuses. Les développeurs ont pensé à tout. Vous êtes un érudit, vous retrouverez vos repères aisément et vous aurez droit à un bon challenge. Vous êtes un néophyte, tout peut être revu à la baisse dans le but de rendre votre expérience plus agréable. Tout a mis en œuvre pour plaire aux anciens comme aux nouveaux. Une superbe attention de la part d’Eidos Montréal.

Au menu, une quête principale prenante, captivante et remplie de rebondissements, des quêtes secondaires que vous devez accomplir pour en connaître plus sur l’univers de Garret (c’est riche en ta…) et des puzzles qui pourront vous donner un peu de fil à retordre. Le tout s’appréciant en solo, pas de mode multijoueur et c’est parfait comme ça. Le seul bémol de ce côté, vient du fait qu’il est impossible de refaire un passage pour compléter une quête annexe. Vous ne pourrez vous y rendre directement, seul le choix de le retrouver à même la carte pour réactiver la mission. Vous devrez donc mémorisez le plus possible les différentes missions. Assez dommage de ce côté. Il vous faudra augmenter les capacités de Garret via la revente d’articles dérobés au préalable échangeables par la suite contre certaines améliorations du dit voleur professionnel. Vous n’aurez pas le choix d’utiliser ce procédé si votre but est de terminer la quête principale. Pensez à certaines pointes de flèches qui vous seront fort utiles. Lesquelles? Ah! C’est à vous de le découvrir. Dernier point de cette partie, le mode Défi où il faut réussir certains défis parsemés dans divers environnements. Comme réalisé le plus de larcins possibles dans un temps donné. Honnêtement, je ne trouve pas que ça ajoute énormément à la durée. J’y ai passé quelques moments sans plus.

(Test FG - Jeux vidéo) Thief #3

La mécanique du jeu repose que sur un aspect bien précis qui est là depuis le début de cette franchise: la furtivité. Vous devrez progresser tout au long de cette aventure de haute envergure en vous faisant le plus discret possible. Éviter le plus possible de croiser le regard des gardes, sans quoi c’est le retour au dernier point de sauvegarde qui vous guette. Repérer rapidement les sources de lumière pour les éliminer et penser toujours d’évoluer dans la plus grande noirceur possible. Tenter de dénicher des cachettes ou vous pourrez éliminer les gardes par en arrière et surtout n’oubliez pas de dissimuler les corps sans quoi l’alerte sera donnée et vos chances seront minces de mener à bien votre mission.

Vous pourrez également attirer l’attention des gardes en lançant des objets pour créer une diversion. Et malheureusement, lorsqu’arrive le temps de choisir un objet dans la roue de l’inventaire, ce n’est pas toujours égal. J’ai dû parfois choisir deux et même trois fois pour enfin voir apparaître l’objet dans ma main. Cependant, je ne crois pas que ceci est dû à une mauvaise programmation, mais plus du côté de la sensibilité de la manette. Garett emprunte également certains mouvements venants d’une autre franchise bien connue débutant par un A. Vous pourrez enchaîner le saut d’obstacle et grimper, et ce, en pleine course. Une jauge de lumière sera en tout temps présente en bas à gauche l’écran. Elle deviendra lumineuse lorsque vous deviendrez exposé au vu et au su des ennemis et tournera au noir lorsque vous serez dissimulé complètement.

Côté gadgets mis à votre disposition, vous avez un grappin et différents types de flèches. Par exemple la flèche d’eau servant à éteindre des torches. Malgré certaines armes abandonnées au sol par certains ennemis morts, on ne peut en prendre une et l’utiliser. Vos flèches sont votre seule arme servant à neutraliser les gardes. Par contre, pensez à les utiliser avec parcimonie ou les récupérer, car elles se font rares. Le tout évidemment dans le but de réfléchir le plus possible et d’utiliser la furtivité au maximum. Autre truc très bien, la possibilité de voir au travers les trous de serrure pour savoir ce qui nous attend une fois l’autre côté de la porte, crocheter les serrures, épier les différents gardes en se penchant soit vers la gauche ou la droite. Bref, les développeurs ont voulu insuffler une immersion totale et c’est une totale réussite. J’ai été conquis dès mes premiers pas dans le didacticiel.

(Test FG - Jeux vidéo) Thief #4

Le graphisme bien qu’il en soit qu’aux premiers mois de vie d’une nouvelle console s’en sort très bien. Les effets d’ombres et de lumière sont mis en vedette principalement. Vous n’aurez jamais à vous balader en plein jour et c’est dommage. J’aurais aimé voir évoluer Garret en pleine clarté, ce qui aurait forcé le joueur a vraiment usé de stratégie. Peut-être que c’est partie remise. Portez le plus attention aux décors vous entourant. Il dissimule maints objets, des coffres et pensez à ouvrir les tiroirs des bureaux ou commodes. Vous serez rarement déçus de ce que vous y trouverez. L’environnement se base sur une époque victorienne évoluant dans une ville vivante et rongée par la pauvreté et plongée dans le chaos.

Autre aspect non négligeable lorsqu’il est question de furtivité: un mutisme à toute épreuve. Lorsque vous devez passer inaperçu, il faudra vous accroupir et tenter de ne rien accrocher et n’émettre aucun son. Pensez de monter le volume pour être le plus attentif possible. Le jeu est offert en version intégrale anglaise ou française et je dois dire que le doublage est une pure réussite. De grâce portez attention à toutes les conversations qui se déroulent dans le jeu. D’un, c’est primordial pour tout comprendre et de deux, les développeurs ont fait un effort considérable pour intégrer les nombreuses et nombreuses lignes de texte. Leur travail se doit d’être honoré par vous. Il y a une certaine intégration avec la Kinect, mais rien d’extravagant. On peut attirer les gardes en les appelant par exemple.

Ce renouveau de Thief bien qu’il ne soit pas parfait vous en donnera amplement pour le prix payé. Parfois frustrant, parfois très difficile, le jeu offre un véritable challenge. Entourée d’un Garret au sommet de son art et d’une histoire riche et immersive, votre expérience n’en sera que plus jouissive. Il reste quelques points à améliorer certes, mais rien qui n’affecte l’expérience globale du jeu.

Cote FG: 8 larcins réalisés dans ta face sur 10

Points positifs:

  • Une histoire riche et captivante
  • Des quêtes annexes intéressantes
  • Mécanique de jeu au summum
  • Doublage français fort convaincant
  • Garret dans son ensemble
  • Un véritable challenge

Points négatifs:

  • Trop souvent dans la pénombre
  • Revenir dans une mission se veut difficile
  • Peut devenir ardue pour un débutant dans ce style

Fiche:

  • Développé par Eidos Montréal
  • Publié par Square Enix
  • Jeu de type furtif
  • Disponible sur PC, PS4, PS3, Xbox One, Xbox 360
  • Offert en version anglaise ou française intégrale
  • Mode solo seulement
  • Site: http://www.thiefgame.com/